| Je me suis précipité pour voir ce film et en suis sorti franchement déçu : pas la moindre petite chenille à ce mettre sous la dent ! Rien, nada, nothing ! Le comble c'est les camions du début du film qui me semblent être des M-35 US post WW2 (certainement de l'armée marocaine qui est citée dans le générique), alors que les GMC foisonnent. Aucun effort n'a été fait pour utiliser le moindre matériel authentique, je me croyais revenu dans certains films des années 70 avec des Patton utilisés comme panzer... De même, le Panzerschreck de la fin du film me parait ressembler plutôt à… tout sauf à un PzSchreck ! En dehors de ça, j'ai relevé des aberrations, comme : Le recrutement d’un soldat manchot dans une unité combattante : je pensais que les auteurs essaieraient de cacher par des jeux de caméra l’infirmité de Djamel D, mais rien du tout, on le voit dans une des scènes du film se tenir au garde-à-vous devant un gradé avec une main dans la poche… L’assaut d’une colline en Italie, avec l’officier français qui siffle le départ, façon « chemin des Dames 1917 » ; je ne prétends pas être spécialiste des techniques de combat de 1943 mais cela me semble un peu exagéré, les officiers étant plus avares de vies humaines en 1940 qu’en 1914 (même de vies « indigènes » comme cela est suggéré dans le film), Le mélange de tirailleurs algériens et de goumiers marocains au sein d’une même unité me semble être également bizarre, Le passage d’une escadrille d’avions (numérisés) d’au moins 40 appareils dans le ciel de Provence : à mourir de rire… La libération de la Vallée du Rhône, datée d’octobre 44 alors qu’à cette date, la 1ére Armée française était déjà à Besançon. La mission « d’une importance cruciale pour la survie d’une unité US en Alsace », mission qui consiste à apporter 1 caisse de munitions (sur laquelle est indiquée de mémoire « 2 fusées LR », alors que le groupe n’en dispose pas…) portée par un mulet, le tout escorté par 1 capitaine, 1 sergent-chef, 1 sergent, 1 caporal + 8 à 9 hommes, soit quasiment 1 gradé pour 2 hommes du rang, tout ça pour une caisse et un mulet ! Toujours cette caisse que le groupe va trimballer à travers des montagnes enneigées car il semblerait qu’il traverse toutes les Vosges pour ravitailler les troupes US de 2 roquettes AC ! Cette même caisse que l’on voyait déjà être déchargée d’un bateau quelques scènes + tôt, à croire que cette superproduction manquait de budget au point d’utiliser la même caisse pour 36 prises de vues… Et justement cette mission cruciale qui, pour motiver le caporal indigène, lui permettra « d’être le 1er soldat français à poser le pied en Alsace », alors que l’action se passe en Janvier 1945, soit 2 mois après la Libération de Mulhouse et Strasbourg !! Dans le village alsacien, j’ai cru assisté à un remake du soldat Ryan « à la sauce Harissa » où 4 soldats défendent un village alsacien et un petit pont contre au moins 1 vingtaine de soldats allemands (pour quelle raison et selon quels ordres, on n’en sait rien…). Ces mêmes allemands (mais moins fanatisés que dans Ryan) qui utilisent 1 lance-roquettes AC contre des tireurs isolés : c’est évident, les allemands à la fin de la guerre avaient vraiment les moyens, là où 1 simple grenade aurait suffi (que ne ferait-on pas pour rendre les scènes + sensationnelles…). Village alsacien avec un superbe monument aux Morts représentant un soldat français (cf mon post dans le forum « Oradour ») dans un hameau de 3 maisons aux rues en terre battue, où les habitants sont un peu « ploucs », voire limite « simplets » (en +, vêtus façon années 1960, limite jeans et pattes d’Eph’ !) et présentés comme indifférents voire ingrats envers leurs libérateurs : c’est vrai que les alsaciens seront toujours à moitié allemands… Ceci n’est qu’un avis personnel, mais les auteurs exagèrent le racisme à l’égard des indigènes, surtout entre gradés subalternes et hommes de troupe, les conditions de vie et l’épreuve du combat devaient renforcées la solidarité, même entre hommes d’origine différente. Ainsi, à trop vouloir démontrer, on obtient l’effet inverse… Même si la volonté de « blanchir » les unités indigènes était très marquée à partir du moment où la France disposait des recrues issues des groupes de résistants, incorporés aussi dans le but de « déstaliniser » certains maquis jugés un peu trop rouge aux yeux du Général… En bref, nul au niveau historique et militaire, mais le film a le mérite de faire connaitre au grand public que les libérateurs de la France en 44, c’était aussi ces troupes étrangères, « petite piqure de rappel » quant à notre devoir de mémoire. Un des derniers plans du film se situe à la Nécropole de Sigolsheim, prés de Colmar, où sont enterrés nombre de ces soldats, et que je vous invite à visiter (soit dit en passant, cela m’a aussi rappelé les 1eres images du film de Spielberg !). Je pense qu’un film + généraliste sur les combats des troupes indigènes en 44-45 aurait mieux servi leur cause (façon « Paris brûle-t-il »), plutôt que de s’attacher au parcours de 4 personnages hétéroclites et aux traits un peu trop grossiers, mais le film aurait été moins grand public et « box-office » ! Pour conclure, repassez-vous plutôt « la neige et la feu », vous en apprendrez + sur les combats en Alsace et en + vous verrez du matériel sorti tout droit de Saumur. Gardez les 7.5€ du film pour vous acheter un nouveau kit, vous en ferait meilleur usage en attendant la sortie vidéo/DVD ! |
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| 13emeDBLE a écrit :
- sur la question des officiersfrançais absents des combats : Ce film montre clairement des officiers français contemplant de loin un assaut de troupes indigènes, sans s'exposer... Le raccourci est alors clairement fait dans l'esprit du spectateur, alors que les chiffres des pertes du CEF, et les usages des troupes coloniales sont aux antithèses de cela... Si c'est une maladresse, elle est grossière et à l'opposé des intentions déclarées par le cinéaste (il veut réconcilier et jette de l'huile sur le feu à tort : curieuse attitude...). |
Pour aller dans ton sens sur cet état injustement traité, j'ai relevé dans le petit bouquin qu'un membre de ma famille a acheté au Monte Cassino, "Les Français en Italie - Cassino 1944" édition Fédérico Lamberti, les noms et grades suivant d'officiers tués au combat à la tête de leur troupe : - Colonel ROUX 4ème RTT - Lieutenant Colonel KENDALL - Commandant DELORT 2ème DIM - Commandant TARRAGO chef 2ème Bataillon 6ème RTM - Capitaine DENEE chef 9ème compagnie - Capitaine TIXIER chef 7ème compagnie - Capitaine JEAN compagnie d'appui - Capitaine de BELSUNCE 2ème compagnie 5ème RTM - Lieutenant CHEDEVILLE 2ème compagnie 4ème RTT - S/Lieutenant EL HADI - S/Lieutenant DUPORT 3ème compagnie 22ème BMNA - S/Lieutenant NAVAS chef compagnie de Tirailleur - Aspirant LAFUENTE 2ème RTM Les pertes en officiers furent : - 1ère DFL : 49 officiers sur 673 tués en deux mois de combat, - 2ème DIM : 90 officiers sur 1396 tués en sept mois et demi de combat, - 4ème DMM : 51 officiers sur 889 tués en quatre mois et demi de combat. Voili |
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| "Esperia, Pastena, Lenola, Pofi, Campo di Mele, Castro de Volsci, Ausonia, Itri, Pontecorvo... prés de 2000 femmes violées, dont 20 pour cent atteintes de syphillis, et prés de 90 pour cent de blennoragie, de nombreux enfants nés de ces unions forcées, 40 pour cent des hommes contaminés par leurs épouses, 800 hommes assassinés pour avoir tenté de s'opposer aux viols, une centaine d'hommes également violés, parmi lesquels le curé d'Esperia, Alberto Terrilli. Toute cette région totalement ruinée par le pillage." Je corrige : les chiffres français donnen un total de viol plus proche de 2.000 que de 8-12.000 (chiffres italiens). la vérité doit donc se situer entre les deux.... L'attaque de l'Eglise et le viol du curé se déroulèrent à Esperia, au même moment que JUIN, officier brillant et très pieux, assistait 4 km plus loin à une messe... CM |
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